Tuesday, 11 June 2024

OUW021 : Céline Lory / Illlimited album

 

Cover art by A.L. - pics by Céline Lory


OUW021 : Céline Lory / Illlimited

'Illlimited album' brings together opus 1 'Crever sans fin', and opus 2 'Roue-limite'. 'Illlimited album' is the result of DIY recordings during the year 2023/2024 while I suffered from fibromyalgia. Thumbing its nose at illness and at the equally sick world which erases women over forty-five while heading straight for its destruction, 'Illlimited album' is also an authorization to wander, to ignore the struggles and to necessarily and precisely love nature. sound material.

About the first opus Céline says:

" 'Crever sans fin' brings together texts and songs that I wrote some time ago (M-moi, crever) with others that are very recent (Hommage à l’homme, Cookie).

Between these, there are solo piano interludes. These are little improvisations, or rather little games, fun that I have always practiced since I started playing this instrument. They are what they are: just the tactile and sonic pleasure of the piano. The emotion of the vibration, the velvety touch. Nothing more. Nothing less.

This EP was designed between October and December 2023.
It is entirely DIY (in other words, homemade)
It was completely designed by myself.
This EP is the first opus. A second will follow 'Roue-limite' as quickly as possible, as long as life (me, us) allows it."

About opus 2, she tells us:

“Roue-limite was recorded entirely DIY between March and April 2024. The mixing and mastering is also DIY. 

It is mainly composed of three musical pieces surrounded by a textual improvisation (Roue-limite) and a bass improvisation.
The improvised text, Roue-limite, was not transcribed for obvious reasons."

Céline Lory: musical composition and text, instrumental and vocal interpretations, recording and mixing.


'Illlimited album'' regroupe l’opus 1 'Crever sans fin', et l’opus 2 'Roue-limite'. 'Illlimited album' est le fruit d’enregistrements DIY durant l’année 2023/2024 alors que je souffrais de fibromyalgie. Pied de nez à la maladie et au monde tout aussi malade qui efface les femmes de plus de quarante cinq ans tout en allant droit à sa destruction, 'Illlimited album' est aussi une autorisation à divaguer, à faire fi des combats et à nécessairement et justement aimer la matière sonore.

À propos de 'Crever sans fin' Céline nous dit:

" 'Crever sans fin' regroupe des textes et des chansons que j’ai écrites il y a déjà un certain temps (M-moi, crever) avec d’autres très récentes (Hommage à l’homme, Cookie). 

Entre celles-ci, il y a des intermèdes piano solo. Ce sont des petites improvisations, ou plutôt des petits jeux, des amusements que j’ai toujours pratiqués depuis que j’ai commencé cet instrument. Ils sont ce qu’ils sont : juste le plaisir tactile et sonore du piano. L’émotion de la vibration, le velouté des touches. Rien de plus. Rien de moins. 

Cet EP a été conçu entre octobre et décembre 2023. 
Il est entièrement DIY (autrement dit, fait maison) 
Il a été entièrement conçu par moi-même. 
Cet EP est le premier opus. Un deuxième suivra « Roue-Limite » - le plus vite possible, tant que la vie (me, nous) le permet."

À propos de l'opus 2, elle nous dit:

"Roue-limite a été entièrement enregistré DIY entre mars et avril 2024. Le mixage et mastering est également DIY. 

Il se compose principalement de trois pièces musicales entourées d’une impro textuelle (Roue-limite) et d’une impro à la basse.

Le texte improvisé , Roue-limite, n’a pas été retranscrit pour des raisons évidentes."


Drawing by Thierry Bouüaert

Céline Lory: composition musicale et texte, interprétations instrumentales et vocales, enregistrement et mixage.


Digital release on the 11th of June 2024.

Track listing:

1: Hommage à l'homme - Instrumental / Crever sans fin - Illlimited version
2: Intermède 1 / Crever sans fin - Illlimited version
3: Hommage à l'homme / Crever sans fin - Illlimited version
4: Intermède 2 / Crever sans fin - Illlimited version
5: Cookie / Crever sans fin - Illlimited version
6: Intermède 3 / Crever sans fin - Illlimited version
7: M-moi / Crever sans fin - Illlimited version
8: Crever / Crever sans fin - Illlimited version
9: Intermède 4 / Crever sans fin - Illlimited version
10: M-moi - Instrumental / Crever sans fin - Illlimited version
11: Crever - Instrumental / Crever sans fin - Illlimited version
12: Intermède 5 / Crever sans fin - Illlimited version

13: Roue-limite / Roue-limite - Illlimited version
14: Poudre / Roue-limite - Illlimited version
15: Roue-limite - interlude 1 / Roue-limite - Illlimited version
16: Invisible / Roue-limite - Illlimited version
17: Roue-limite - interlude 2 / Roue-limite - Illlimited version
18: Loving / Roue-limite - Illlimited version
19: Roue-limite - interlude 3 / Roue-limite - Illlimited version
20: Roue-limite - interlude 4 / Roue-limite - Illlimited version
21: Poudre électronique / Roue-limite - Illlimited version
22: Poudre électronique funky - bonus / Roue-limite - Illlimited version
23: Roue-limite - interlude 5 / Roue-limite - Illlimited version
24: Impro sur Roue-limite - bonus / Roue-limite - Illlimited version

Bandcamp:



Lyrics:

Crever:

Crever , enfin. Crever au petit matin vide. Crever sans raison. Crever en toutes saisons. Crever pour un oui pour un non. Crever comme une libération. Crever debout crever assis crever couché mais crever. Crever aux yeux de tous. Crever comme pas deux. Crever comme bonne continuation. Crever pas un peu mais complètement. Crever comme une liquidation. Crever partout où c’est possible. Crever à tort ou à raison. Crever comme un divorce. Crever comme une séparation. Crever ici et ailleurs. Crever sans quartier. Crever à perdre la raison. Crever sans pli. Crever comme nous aimons. Crever sans maladie sans suture sans cicatrice. Crever sans effusion. Crever de la tête aux pieds. Crever jusqu’au bout des doigts. Crever comme un voyage. Crever comme une destination. Crever le cœur crever la bouche crever comme une fermeture. Crever comme une faillite. Crever comme une OPA. Crever comme une opération. Crever comme un opéra. Crever comme un scherzo. Crever comme un blues. Crever comme une obstination. Crever 12312. Crever comme 5 et 5 font dix. Crever en douce. Crever par en-dessous. Crever. Crever. Crever enfin. Crever sans attendre. Crever sans attention. Crever sans attente. Crever rouge crever vert crever loin. Crever rose. Crever partout où c’est possible de crever. Crever comme une crevaison. Crever comme un repas. Crever comme une messe. Crever sans honte. Crever en plein bonheur . Crever , enfin. Crever comme une leçon. Crever comme un devoir. Crever comme une interdiction. Mais crever, enfin. Crever enfin crever comme une condamnation. Crever comme un trou noir crever comme on ferme un tiroir. Crever 5 sur 5. Crever bien reçu. Crever par tous les temps. Crever enfant. Crever comme une éducation. Crever sans pendaison. Crever comme bonbon. Crever tomate crever légume crever citron. Crever haut comme un pendule. Crever loin dans ton cœur. Crever anonyme crever en haut de la cime. Crever quand même. Crever toujours . Crever jusqu’au bout. Crever bientôt là tout de suite. Crever comme désirer. Crever comme se saouler. Crever comme se serrer. Crever comme marcher . Crever comme une rencontre. Crever comme une musique. Crever comme génération. Crever grand crever très haut crever immense crever infini. Crever Krever k k krever. Krever comme un rhume comme une fièvre. Crever comme on tire la chasse d’eau . Crever comme on passe à la casserole. Crever comme une oraison. Crever sous terre. Crever comme on se noie. Crever à l’intérieur crever à l’extérieur crever le monde crever comme ça crève les yeux crever comme une piqûre. Crever comme une hospitalisation. Crever comme une fuite. Crever par-dessus dessous. Crever une impossible rêve. Crever comme une profession. Crever comme un abandon. Crever comme on entre dans les ordres. Crever comme une plaidoirie. Crever avant tout. Crever avant tout le monde. Crever prem’s ! Crever la grande histoire. Crever la petite histoire. Crever le soir. Crever le matin. Crever au lait. Crever mousseux. Crever rouge crever blanc. Crever une fois par jour. Crever à dose homéopathique. Crever à dose chimiothérapeutique . Crever médicaments. Crever de sécheresse. Crever d’allégresse. Crever folie. Crever cancer. Crever non létal. Crever au fond sans fin.


Ecriture automatique, 4 décembre 2022


Cookie:


I just wanna be a cookie Sorry babies I just wanna be a cookie Today  Take off my spiritual conscience Pluck my arms and legs Just to be a cookie That Someone eats slowly with tenderness Sorry babies Our fights go right Our consciousness tastes bright But I just wanna be a cookie Tonight Without a life to lead straight Without a death far away Just to be a cookie That Someone eats slowly with tenderness Sorry babies I just wanted to be a cookie tonight I just wanted to be a cookie for once I’ve just been a cookie Cookie – écriture octobre 2022

M-moi

Mange-moi

Mélange-moi

Mélange-moi

Aime-moi

Aime-moi

Mélange-moi

Murmure-moi

Murmure-moi

Mythifie-moi

Mythifie-moi

Materne-moi

Aime-moi

Aime-moi

Materne-moi

Mémorise-moi

Ments-moi

Mords-moi

Aime-moi 

Aime-moi

Mords-moi

Manipule-moi

Manipule-moi

Martyrise-moi

Mitraille-moi

Meurs-moi

Meurs-moi

Meurs-moi

M-moi, écriture 2019





Lettre aux hommes que je ne désirais pas

(témoignage d’une femme blanche cis-genre hétérosexuelle de 46 ans en 2023)



Prélude

  1. J’ai conscience de ne pas faire œuvre d’originalité, de nouveauté ou de découvertes dans les prochaines lignes mais elles sont, avant tout, un écrit spontané issu d’un besoin égoÏste de sortir une colère, une profonde déception et une prise de conscience interne (parfois ça arrive très tard même pour des personnes qui réfléchissent à longueur de journée…). Ensuite, il me semble que le témoignage d’une femme ne soit pas encore « de trop » dans un monde qui, en 2023, est encore en état de sidération par rapport à ce que vivent les femmes, sidération qui est la seule l’explication à l’inertie quasi-totale contre laquelleil faudra lutter sans cesse.
  2. Je me rends compte en me relisant que je parle indifféremment du désir sexuel que celui d’une rencontre plus large. Je ne juge ni l’un ni l’autre et n’ai pas envie de devoir à tout moment préciser – tous les désirs se valent quand il sont vécus dans le respect de soi et d’autrui. Et c’est bien là que le bât blesse : y a-t-il un désir masculin qui puisse en même temps être dans le respect de la femme qui est en face de lui ? 
  3. Tout au long de ce texte, à son premier jet, je n’arrêtais pas de spécifier qu’il y a des exceptions chez les hommes dans les comportements décrits. C’est une évidence. A la relecture, j’en ai eu marre de prendre toutes ces précautions oratoires, je les ai donc enlevées. Ecrire « la plupart des hommes » est suffisant pour signifier que « pas tous ». Les précautions oratoires à outrance marquent encore un conditionnement d’excuse dès qu’une femme ose dire une vérité. Comme l’écrit Virginie Despentes : « Je ne m’excuse de rien ».
  4. Je parle dans ces lignes à partir de mon point de vue, celui d’une femme blanche de 46 ans, un peu précarisée, qui vit seule avec sa fille – j’espère de tout cœur que bon nombre de plus ou moins jeunes que moi ne s’y retrouveront pas


Dans la plupart des relations intimes que j’ai eues jusqu’ici avec des hommes, je n’en avais pas envie. 

Voilà une phrase qui a sonné en moi en ce jour et qui résonne encore.


La question que je me pose aujourd’hui après bien des mésaventures, des blessures, des déceptions, est : pourquoi ai-je accepté ? Pourquoi ai-je dit oui ? Ou plutôt, pourquoi n’ai-je pas dit non (et même hurlé un non ! ) ? 


Peut-être y a-t-il un événement fondateur, peut-être pas. 


Il y a l’expérience d’être un objet de désir dès la prime adolescence – et donc possiblement aussi un objet de rejet.

Des professeurs qui tripotent. D’autres qui deviennent agressifs. Des amis de la famille qui disent « vouloir faire mon éducation ». Des réactions haineuses de femmes proches. 

Et moi qui ne comprends pas la vacuité et la monstruosité de ce qu’on me présente, ne comprenant que le langage de l’amour (oui, j’étais très très très romantique) et le voyant partout où il n’y avait que la langue de l’abus, de la perversité et de la duplicité. La langue des porcs. La langue des dominants en quelque sorte. 


Il y a aussi cette amitié qui s’est terminée brutalement parce que j’avais refusé de coucher avec lui. Attention ce n’était pas le remake belge de « Quand Harry rencontre Sally » ! C’était juste qu’il voulait coucher avec moi, pas avoir une relation amoureuse avec moi ! Une amitié de dix années terminée, plus jamais eu de nouvelles, silence assourdissant pour la jeune adulte que j’étais. Alors je me suis posée la question de mon refus. J’y reviendrai plus tard. 


Pourquoi avoir eu du mal à affirmer mon refus par la suite ? Pourquoi avoir eu des relations non désirées ? D’abord sans doute parce que mon désir depuis le départ a toujours été relégué  à la fonction de paysage de fond très secondaire. Que savais-je, moi, pauvre fille (la pauvre fille dont parle Mona Chollet par exemple) de mon désir ? De ce que je voulais « VRAIMENT ». Ca touche un point essentiel de l’être humain, si j’ose  dire, psychanalytique, parce qu’en effet, QUI connaît réellement son désir, QUI se connaît, QUI sait circonscrire son désir ? Personne. Le désir est une chose qui n’a que des contours flous et notre « JE » est tout aussi fluctuant. Il n’en reste pas moins que le désir d’une femme est selon la société de cette époque et je pense encore en grande partie actuellement, partie négligeable – non explorée et une brèche dans laquelle s’engouffrent un certain nombre d’hommes insistants, voire harcelants sinon agresseurs.


La réelle conscience de cette non-prise en compte, je l’ai eue en devenant maman, parce qu’à ce moment-là, notre désir est littéralement jeté aux oubliettes. On est conditionnées et responsabilisées pour répondre aux besoins et aux désirs de son enfant : le fossé devient incontournable. 

Mes décisions radicales de libération (nda : ma fille va très bien) n’ont pourtant pas suffi.


Tout en luttant dans mes textes, en musique, sur scène, pour affirmer une liberté (d’être femme, de désirer, de vivre comme je le voulais, …), j’ai continué à dire oui (je corrige : à ne pas dire non ! .. Ce lapsus est révélateur que dans ma tête encore, une culpabilité de ne pas avoir pu dire non me fait penser que j’ai dit oui…) quand je n’en avais pas envie.


Certains de ces hommes sont devenus un temps des amis. Et c’est souvent à l’épreuve de l’amitié que la nécessité d’accepter sous peine d’être envoyée en enfer est apparue. Pour résumer, à partir du moment où j’arrivais à exprimer mes limites, sans le savoir, j’étais sur la liste d’attente de leur vengeance – Oh ! Bien inconsciente parfois ! Ils sont tellement certains et assurés de leur bienveillance à notre égard …


Je me souviens ainsi d’un ami longtemps « amoureux » (attention, amoureux s’entend un désir d’intimité, parfois rien de plus ! Il faut comprendre le langage des hommes…). Alors que nous nous baladons ensemble et que je vis une rupture amoureuse douloureuse, il me lance : « Oui, tu deviens vieille et moche ». C’était les seuls mots de soutien qu’il avait trouvés au fond de son désir pour moi. 


Pourquoi donc dire oui à ces hommes qui, une fois leur désir assouvi, ou pas , allaient me faire endurer leur déloyauté ? 


Pourquoi continuer comme cela jusqu’à ce que ce que ce soit mon corps qui, un jour, il y a quelques années, se révolte et dise clairement : ça suffit ! (Et je ne l’ai même pas entendu tout de suite). 

Pourquoi ne pas radicalement dire non.


Alors que la déloyauté des hommes à l’égard d’une femme n’est égale qu’à leur désir. La déloyauté des hommes envers une femme est proportionnelle à la loyauté qu’il se portent entre eux (ça a été écrit, redit, maintes fois mais comme par un effet de sidération, nous n’arrivons toujours pas à en prendre pleinement conscience).

Chez eux, la loyauté ne joue pas dans la même cour que le désir. Elle en est même absolument interdite d’accès. La loyauté que les hommes hétérosexuels se portent n’a d’égale que leur peur de l’homosexualité. Ils s’aiment. Tellement. Ils s’aiment et s’aiment eux-mêmes. Ils sont loyaux car toute déloyauté pourrait être vue comme un désir caché. 


A nous, les femmes, une telle loyauté nous est difficilement accessible ( ça a aussi été dit et écrit maintes fois) : notre présence dans cette société dépend d’eux. Eux au désir desquels on doit se soumettre sous peine d’invisibilisation et de haine. Dire non à un homme en 2023, c’est encore et toujours signer son arrêt de mort – physique ou virtuel. 

Donc.
Pourquoi accepter ? 

Je ne pense pas être tombée de la dernière pluie, ça fait longtemps que je milite dans mes actes artistiques pour une liberté des femmes et donc de moi-même. 

Sans doute il y a une difficulté à renoncer aux relations humaines parce qu’on n’arrive pas à faire entendre son (non) désir. 


La plupart des hommes hétérosexuels répondent encore au cadre donné par la société patriarcale, basée sur le patriarche donc : celui dans lequel celui-ci avait droit de vie ou de mort sur les membres de sa cellule familiale. Aujourd’hui, certes, l’autorité n’est plus de cet ordre mais rester sagement dans ce cadre donne accès à la respectabilité, à la vie sociale. A moins de faire partie d’une communauté, d’un groupe d’ami·es, c’est encore le schéma qui s’impose et c’est contre ce schéma que je me suis insurgée à la fin de ma trentaine – à mes risques et périls. « Sans bite et sans un balle » comme je l’ai écrit dans une première chanson – c’est en gros ce qu’on m’a dit quand j’ai annoncé ma séparation avec le père de mon enfant (on va tou·tes bien merci). Cet « autodécadrage » m’a valu une mise à l’écart de toutes – je dis bien toutes – les relations que nous entretenions. Le prix était cher à payer mais je le referais pour une chose simple : je ne pouvais pas faire autrement si je voulais continuer à me sentir bien, en accord avec moi-même. 


Le cadre imposé réduit souvent la femme de la cellule familiale à … pas grand-chose. Il suffit que l’homme prenne un peu de place pour que l’on soit refourguée à « la femme  de », sans odeur ni couleur. 


Ensuite, je me suis réveillée par rapport à mon désir profond. 



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